Je suis en train de lire un livre de Christophe Cousin « Le bonheur au bout du guidon ». Cette lecture m’enchante et me donne envie de mieux raconter ma petite randonnée.
Aussi, après mon petit effet dramatique d’hier, je vous avais promis une journée cool, de récupération. Et bien …

Le camping possédait un petit étang et à la fin de la journée quelques coassements sont venus se mêler au chant des oiseaux et au bruit de la tondeuse. Coassements qui sont montés crescendo dès que la nuit fut venue. Autant dire que mon sommeil troublé ne me permit point de récupérer totalement.

La journée débute d’entrée par 10 km d’ascension à 5% dans la forêt de Grésigne. Les hautes futaies bouchent toute perspective et à 4 km/h c’est long et ennuyeux. Comme je veux me ménager, je ne peux pas forcer l’allure, quand bien même le pourrais je. J’enchaîne ensuite la descente vers le village de Penne, enfoui sous le brouillard, et qui dit descente dit remontée de 7 km vers Vaour. Le brouillard recouvre tout le relief, toute vie. Des lamas paissent à l’entrée du village. Près de l’église, un camion à pizza attire mon regard, je me précipite vers lui. Trop tard, il vient d’éteindre son four et plie bagages. Je me contenterai donc de quelques abricots et de barres énergétiques aux fruits pour déjeuner. Le pizzaiolo m’a indiqué que la D91 « descend » vers Cordes sur Ciel. Descente, ce mot magique plait beaucoup à mes jambes déjà fatiguées par un gros dénivelé.

C’est donc dans le brouillard, le vent et le froid que je file à plus de 50 km/h vers Cordes sur Ciel. Ce maudit brouillard jette un voile éthéré sur la colline et les maisons. Je ne visiterai pas ce village « perché ». Bien qu’il existe une solution de camping, je souhaite avancer un peu plus. La carte Michelin me propose une route « plate » au fond d’une vallée où coule une rivière, vers Mounestiés. Encore 15 km de plat et je pourrai me reposer au camping municipal.

Classé parmi les plus beaux villages de France, je pense y trouver une épicerie où me réapprovisionner. En entrant dans l’épicerie, je rencontre Edmond Cathala (correspondant de la Dépêche du Midi) en train d’interviewer Catherine (la gérante) pour écrire un papier sur son magasin ouvert depuis 10 jours. M’ayant vu arriver en vélo, il me propose d’écrire un papier sur moi (avec photos), lui permettant ainsi de parler à nouveau de cette épicerie.
Après un temps d’hésitation, je me prête volontiers à cet exercice. Je suis curieux de lire le résumé de cet interview où j’ai parlé de randonnée, de vélo, d’emphysème …

Après quoi je file vers le camping. Fermé ! L’hôtesse de l’office du tourisme me donne l’adresse d’un hôtel d’où j’écris ces lignes en attendant l’arrivée du patron. Deux heures et demi plus tard (19h30), la patronne arrive et m’annonce que l’hôtel est complet. Retour à l’épicerie. Catherine passe plusieurs coups de fil et trouve une personne ayant un gîte dans le village. Elle accepte de me le laisser pour une nuitée et me propose même une bière pour la soirée. Je pose mon vélo, achète une pizza et la partage avec Catherine en remerciement de ses efforts.

Je dois modifier mon parcours afin de terminer mon étape sur un camping avec mobil-home pour me reposer tout le week-end.

Stats : 57.8 km, 12.2 km/h, D+ 956m, D- 934m, FC moyenne 95 bpm (max 110)