Le col de Bavella

Hier, changement de camp de base, je me suis installé à côté de Sartène. Le temps était couvert et la pluie s’est invitée dans l’après-midi. La température s’est tout de suite rafraîchie, j’ai ressorti ma petite laine mérinos. Une bonne grosse averse sur le coup des 22h a conclu cet épisode climatique, demain retour du soleil et du vent.

Après quoi, les arbres se sont égouttés pendant la nuit. De grosses gouttes d’eau tombaient sur ma tente en faisant des gros « plocs » sonores, pas de quoi assurer un sommeil de qualité. C’est le réveil qui m’a sorti du lit. Le soleil est là et je me dis que ça va passer.

Au programme du jour, le col de Bavella (aller-retour) par son versant Ouest, 1344 m de dénivelé positif rien que pour y monter

(source)

Ce col me taquine depuis mon arrivée en Corse. Il était au programme d’une boucle passant par Solenzara, son versant le plus dur, et également d’une autre à partir de Quenza en passant par Zonza. J’ai opté pour la montée décrite dans cyclingcols.com.

Ça va être long 🙂 

La route est très fréquentée, même en ce samedi matin. Le revêtement est souvent de mauvaise qualité dans la première partie jusqu’à Sainte-Lucie-de-Tallano. Dès que cesse le faux plat des premiers kilomètres, je sens que ma forme n’est pas au top. Je quiche dans les passages à 6%, et il reste une dizaine de kilomètres avant de basculer sur Levie. 

Le village de Sainte-Lucie-de-Tallano

C’est sur un bon goudron que j’attaque la partie vallonnée jusqu’à Zonza. A chaque fois que ça descend, je me dis qu’il va falloir remonter au retour. En se rapprochant du col, la circulation augmente, beaucoup de motards et de corses, à moins que ce soit des voitures de location pour certaines. L’arrivée sur Zonza se fait dans la douleur. Je pense à faire demi tour en me disant que je ferais le col depuis Quenza. Les trous dans la chaussée ralentissent ma vitesse et il est difficile de faire des écarts avec les véhicules roulant à vive allure. A l’entrée du village, je marque une pause, j’avale un gel, je bois bien et j’attends un peu que le sucre arrive aux muscles. Il reste 8 km avant le sommet, dont 2 à 7,5% de moyenne. J’y vais au mental et le sucre fait son effet. Passé Zonza, les aiguilles de Bavella se montrent dans des trouées de la dense végétation. 

Les aiguilles de Bavella 

La pente forcit sur la fin, je tiens bien ma droite, quitte à être secoué par les trous. J’attends impatiemment le changement de pente indiquant la fin de la grosse difficulté et les 2 derniers kilomètres. 

Bientôt le sommet ! 

C’est beau derrière aussi. 

C’est le foutoir au sommet, tout le monde se gare en vrac pour éviter le parking à 4 euros. Je suis le seul cycliste à immortaliser cette ascension 🙂 

Versant Est, au fond c’est la mer. 

J’enfile mon coupe-vent et je file dans la descente à vive allure, mais pas trop car la chaussée est parfois mauvaise aussi dans ce sens. La partie vallonnée jusqu’à Sainte-Lucie-de-Tallano se fait dans un relatif confort musculaire, je suis assez étonné. Après, je prends le vent de face jusqu’à mon point de départ. Les 2 derniers kilomètres à 5% jusqu’au camping finissent de m’achever. Je suis fourbu, lessivé, tout mou. Je mange un gros en-cas, fais mes étirements et je fais une petite sieste dans la tente. Ce soir, je m’envoie un max de glucides 🙂 

NB : c’est mon plus gros dénivelé en vélo droit ! 

Stats du jour : 81 km, 1623 m D+

3 réflexions sur « Le col de Bavella »

  1. Une de mes Plus beaux souvenir de la Corse En moto 1999….cet endroit est magique….

    Sinon ton mental déjà énorme va progresser durant ces 7 mois… Tu vas atteindre des records de ténacité et quand reviendra le moment d’être « pénible » avec notre « bourreau » ce sera intéressant à suivre à tes côtés…….

    Encore une semaine et les routes que tu décris bondées seront carrément INONDÉES de touristes !

    Bonne nuit réparatrice

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