Le camping est situé à proximité de la N88, une route très fréquentée. Dans la nuit, on perçoit le feulement des camions passant à vive allure. Dès 5h30, l’activité se densifie et il vaut mieux ne pas avoir le sommeil léger. La fraîcheur matinale finit par me tirer de ma somnolence.
En sortant de la tente, je suis accueilli par un beau soleil et un ciel bien dégagé. J’ai choisi le circuit de Pont-de-Salars, pas trop dur, afin de pouvoir enchaîner une sortie vendredi, la météo prévoyant une très belle journée ensoleillée.
A 9h, je pars pour Laissac. La veille, profitant de ma journée de repos à cause d’un temps couvert et des nombreuses averses, j’avais repéré le début du parcours. Je sais qu’il y a une grosse bosse juste en sortant du village. J’ai un peu moins de 3 km pour m’échauffer. J’ai remis ma selle SMP Drakon et les sensations sont bonnes. J’arrive rapidement au pied de la difficulté et c’est dur. La suite, je vous la fait façon « Vice Versa« .
Dans le Quartier Général, c’est la panique.
Peur : il vient d’attaquer une pente à 10%, le cœur s’affole, le souffle s’accélère !
Joie : il a mis pied à terre ?
Peur : pas encore.
Joie : zut, les poumons vont prendre toute la place. Que disent les intestins ?
Colère : ça pousse fort. Les abdominaux compressent les viscères. Il faut faire de la place, il faut évacuer les selles !
Dégoût : ah non, pas dans le beau cuissard Assos. N’ouvrez pas les sphincters !
Peur : il va nous péter une durite, lâchez tout !
Tristesse : ouf, il vient de s’arrêter.
Peur : il a du mal à reprendre son souffle, il est toujours trop rapide, les sphincters vont céder.
Colère : il serre les fesses, ça devrait passer.
Joie : il remonte en selle. C’est fini.
Peur : aie aie, ça recommence. Ça va lâcher je vous dis.
Joie : là bas, un petit chemin loin des regards, il faut vite y aller.
Après toutes ces années de vélo, c’est mon premier popo au bord de la route 🙂 Heureusement que j’ai toujours un paquet de mouchoirs sur moi. Le délestage terminé, je repars plus serein en direction de Pont-de-Salars. De nombreux camions empruntent cette jolie route (D523), très ombragée au début de la montée.
A l’entrée du village, on peut voir le barrage. J’en profite pour remplir mon bidon auprès de l’office de tourisme.
La sortie de Pont-de-Salars est une longue montée à 8%. Je file vers le lac de Pareloup et le village de Salles-Curan.
Il est difficile d’avoir une vue d’ensemble de la plus grande retenue d’eau du Sud de la France.
Juste à l’entrée du village, l’itinéraire quitte la grosse départementale pour, enfin, une route tranquille. C’est d’ailleurs le plus beau tronçon de cette balade.
A Curan, je fais le plein des bidons à une fontaine tandis qu’un teckel vient donner de la voix, sans animosité. Les pâturages alternent avec les champs de blé, les forêts, avec en arrière plan de nombreuses éoliennes. Je suis à nouveau dans le parc régional des grands Causses, et c’est beau.
Après le village de Ségur, le parcours reprend la même route qu’avant hier, la D95, pour rejoindre Laissac puis Sévérac-l’Eglise. Un orage se prépare pendant que je fais la lessive. Ça devrait être sec pour demain.
NDR : en rédigeant cet article, je viens de me rendre compte que j’ai fait le parcours dans le « mauvais » sens 😉
Stats du jour : 75 km, 1260 m D+