Pour cette dernière balade dans les Baronnies, j’ai choisi de faire les gorges de la Nesque au départ de Bédoin, parcours que j’avais déjà réalisé deux fois, pas de difficulté majeure.
La nuit n’a pas été bonne. Avec la chaleur qui s’installe, j’ai changé de sac de couchage plusieurs fois dans la nuit (duvet, synthétique puis duvet sur le synthétique). La veille, lors de ma visite du théâtre Antique d’Orange, je ne me suis pas assez hydraté, je le sens ce matin. Donc ça tombe bien que le parcours ne soit pas difficile 😉
Je trouve une place à l’ombre de grands platanes à Bédoin. J’enfile mes affaires de vélo et c’est parti en direction de Flassan puis de Villes-sur-Auzon, début des gorges de la Nesque. C’est un long faux plat de 20 km jusqu’au belvédère. Les premiers kilomètres sont plutôt dans les 3%, ensuite ça passe à 1-2 %. Facile mais long et il fait déjà chaud. Je croise beaucoup de cyclistes (souvent en couple) dans les 2 sens. Je double un couple de japonais utilisant les services de Trektravel (un gros van les suivait/précédait pour l’intendance). Les gorges se dévoilent progressivement, la végétation cède la place à des falaises abruptes, la rivière s’enfonce plus profondément.
Deux courts tunnels précèdent l’arrivée au belvédère, étape obligatoire pour admirer la vue sur les gorges.
Au fond à droite, c’est le mont Ventoux.
Courte descente vers Monnieux et arrêt à la fontaine sur la place ombragée, de nombreux cyclistes en profitent pour déjeuner dans les restaurants. Direction Sault puis la D943… Et c’est le drame. La route est en rénovation, du goudron et des gravillons. Ils se collent aux pneus et sont projetés sur le cadre quand ils ne restent pas scotchés aux pneus. L’impact des gravillons sur le tube en carbone est une douloureuse musique. Malgré la limitation de vitesse, un camping-car me double à vive allure et m’arrose de gravillons. Difficile de regarder le paysage et d’éviter en même temps les amas de graviers.
Après le hameau de St Jean, je quitte cette vilaine route pour la D5, qui était bien pourrie dans mes souvenirs. N’ayant pas été « rénovée », je retrouve effectivement ce revêtement à gros grains, ces fissures, ces trous en formation, ces gravillons dans les virages… On dit qu’il vaut mieux grimper une mauvaise route que de la descendre. Pour l’éviter, j’aurais dû passer par le col des abeilles dont je gardais le souvenir d’une ascension difficile sur une route fréquentée. Descendre une mauvaise route signifie les mains sur les freins, rouler doucement, souvent debout sur les pédales, rester concentré sur la bonne trajectoire, celle qui secoue le moins. C’est pas de tout repos et on ne regarde plus le paysage.
Fin des secousses en arrivant à Méthamis. La route redevient confortable et la chaleur est beaucoup plus présente. Je peine dans les faux plats avant Flassan. J’avale un dernier gel et j’arrose ma tête avec de l’eau. A Flassan, un gamin commence à courir à côté de moi en criant « Allez Christopher Froome ! Allez Froome ! ». Je le regarde en souriant sans pouvoir changer de cadence. La pente stoppera ses encouragements. Je retrouve un peu d’énergie avant Bédoin et j’essaie de faire bonne figure devant tous les cyclistes attablés aux bistrots du village 🙂
Stats du jour : 88 km, 1060 m D+
Sympa ton récit et très belles photos comme d’ab ! On t’appelle déjà Froome et ce n’est qu’un début !