Réveil frisquet ce matin, à peine 10°C. Le temps est couvert mais le ciel bleu apparaît par endroit. Mes applications météo annoncent un beau temps frais avec du vent.

Demain, ce sera beaucoup mieux, je décide de garder le col de la Cayolle pour samedi. Aujourd’hui, ce sera donc l’aller-retour de Barcelonnette à Maljasset. Heureusement que j’ai pris mon maillot d’hiver sous lequel je rajoute un t-shirt en laine mérinos. Le coupe-vent vient compléter ma tenue. Je prends la voiture pour me rendre sur le parking du supermarché Casino un peu avant l’entrée de Barcelonnette.

La balade débute par un long faux plat de 16 km sur la D900 jusqu’au hameau Les Gleizolles. La route est toujours aussi fréquentée mais la pente à 1-2% et le vent dans le dos me permettent de tenir une modeste allure. Les premiers kilomètres sont toujours aussi pénibles, le temps que mon corps s’adapte. En attendant, je suis tel un poisson hors de l’eau à chercher mon air. Arrivé au hameau, je bifurque à gauche sur la D902 en direction de St Paul sur Ubaye. A partir de là, le profil de l’itinéraire est le suivant :

(source)

Ce matin, je n’ai pas pris le temps de le consulter une nouvelle fois. J’avais juste retenu un passage difficile à un moment donné. Cette route mène au col de Vars et plusieurs cyclistes me doublent. Juste avant l’entrée dans un tunnel, la pente se redresse brutalement à 6-7% et me scotche à la route. Je m’arrête et j’en profite pour allumer mes loupiotes. Après le premier tunnel doté de fenêtres sur la rivière, j’enchaîne avec le deuxième tunnel non ventilé, les gaz d’échappements sont bien présents malgré le vent. Encore un petit kilomètre avant d’arriver à St Paul sur Ubaye où je prends la D25 vers Maljasset. J’espère enfin être tranquille sur cette petite route de 13 km qui se termine en cul-de-sac à Maljasset. Que neni, la zone est touristique et il y a un peu de circulation.

La vallée de l’Ubaye après St Paul sur Ubaye

La pente n’est pas trop forte, le revêtement est poussiéreux depuis la dernière pluie, le paysage est très beau. La vallée est flanquée des 2 côtés par des montagnes culminant à plus de 3000 m. Un peu avant le croisement allant vers Fouillouse, je tombe sur ce pont perché et la première difficulté du parcours.

Le pont du Châtelet enjambant l’Ubaye

Vue dans l’autre sens (dos au pont)

Un raidillon court et relevé que je ne parviens pas à finir sur le vélo. Je reprends mon chemin en pestant sur mon manque de condition physique.

En remontant l’Ubaye

La vallée est très belle et je comprends mieux la présence des nombreux randonneurs.

Au plus près de l’Ubaye

Vient ensuite la deuxième difficulté, un kilomètre à plus de 10%. Je ne m’y attendais pas. Je pose souvent pied à terre. Je jette un œil sur l’altitude, plus de 1700 m. J’avance par petits bonds d’une centaine de mètres à chaque fois, pour voir si au bout du virage la pente ne déclinerait pas un peu. Je pense à faire demi tour plusieurs fois. Et surtout je commence à douter de mes capacités à gravir le col de la Cayolle. Je persévère encore et encore… Je veux dépasser les 1911 m du Mont Ventoux.

Terminus : 1915 m d’altitude, nouveau record 🙂

Il fait à peine 13°C, le vent est plus fort, le ciel est couvert. Je me gèle et j’enfile péniblement mon coupe vent. Le dénivelé n’est pas extraordinaire au regard des efforts fournis. Ils n’étaient pas non plus très intenses, j’ai juste dépassé mes craintes.

La descente est rapide quand le revêtement le permet. Je croise plusieurs cyclistes qui en bavent aussi dans le dernier raidillon. Je croise également plusieurs voitures. J’évite d’en percuter une qui prenait toute la place dans un virage. Je gamberge sur la suite de mon escapade dans les Alpes. Je rejoins la D900 et son faux plat descendant, j’ai le vent de face à présent et je pousse fort sur les pédales. Mon cardio est aussi haut que dans la montée. Arrivé au parking, je pense rentrer demain. Je me sens fatigué. Un dernier sursaut de fierté me dit de vérifier le profil du col. A suivre.

Stats du jour : 74 km, 829 m D+