Une bonne nuit fraîche et un beau soleil au réveil, la journée démarre bien. J’ai décidé de me lancer dans l’ascension du col de la Cayolle, 29 km au départ de Barcelonnette et environ 1200 m de dénivelé.

Le profil du col est le suivant :

(source)

La partie difficile se concentre sur les 5 derniers kilomètres. Malgré une température plus clémente, je m’équipe comme la veille car il doit faire frisquet au sommet. Direction le parking du Casino et je débute ma balade à la cool. Je joue du dérailleur arrière pour ne pas forcer et je me fixe comme consigne de maintenir une cadence supérieure à 60 tours par minute. L’idée est de rester frais le plus longtemps possible, quitte à être tout à gauche sur de petits pourcentages. Passé Uvernet-Fours, la D902 s’engage dans les gorges du Bachelard. La route est étroite par endroit avec des « garages » pour attendre son tour. Il y a de la circulation, mais les conducteurs respectent globalement les cyclistes.

Les gorges du Bachelard

De la circulation et beaucoup de cyclistes ! Des solitaires, des couples, des groupes et pas mal de cyclistes féminines dans le lot. Je suis le seul à être habiller comme en automne. Il va s’en dire que je me fais doubler par tout le monde. A 10 km du sommet, je croise les cyclistes m’ayant doublé plus tôt. Le paysage est splendide, je vous mets quelques photos.

Après l’intersection allant vers Bayasse, la route fait 3 courts lacets et la pente passe à 9%. Au troisième lacet, je pose pied à terre juste à côté du panneau annonçant le sommet à 8,5 km. C’est la seule fois où je serai contraint physiquement de m’arrêter dans la montée.

A 5,6 km du sommet, je suis à 1968 m d’altitude, nouveau record. Maintenant, chaque mètre de dénivelé supplémentaire est bon à prendre 🙂 Je prends en photo chaque panneau kilométrique, en cas de défaillance ultérieure.

A 4,5 km du sommet, j’ai mon premier kilomètre à 8% de moyenne. Ma cadence oscille entre 37 et 42 tpm, j’avance à 5,7 km/h et j’ai du mal à tenir une trajectoire droite, surtout que le revêtement est dégradé. Je cherche toujours une voie la plus lisse possible pour les roues. La présence des voitures me stresse, la peur de tomber ou de les toucher. Je ne peux plus regarder le paysage car à cette vitesse les zigzags sont fréquents. La tête dans le guidon, je tourne lentement les jambes, calé sur ma respiration. Calme. Un mètre après l’autre, j’avance sereinement vers le sommet. Je suis surpris de ne pas « toxiner ». Mes jambes poussent pas très fort mais sans douleurs.

Je suis parti à 9h30 de Barcelonnette et j’atteins le col de la Cayolle (2326 m) à 13h06. Comme au Mont Ventoux, les nombreux cyclistes en provenance des 2 versants se prennent en photo devant la stèle.

Vue autour de moi au sommet

Je me repose un peu, mange des barres énergétiques, remplis le bidon… La descente se fait prudemment en raison du revêtement bosselé, de l’étroitesse de la route et des voitures. Je croise une marmotte qui s’empresse de traverser la route et de rentrer dans sa tanière. Je retrouve le parking à 14h30.

Je l’ai fait. Je suis fatigué. Déjà 4 mois que je suis sur la route. 3917 km et 58209 m de dénivelé au compteur. Le col de la Bonette ? Inaccessible pour moi. Le col d’Allos ? Plus dur que la Cayolle. Je me sens comme Forrest Gump après sa longue course 😉

Stats du jour : 63 km, 1236 m D+