La forêt de Mercoire

Temps maussade au réveil. Le vent commence à se lever et j’ai droit à des petites giboulées tandis qu’au loin de lourds nuages semblent toucher le sol avec leurs trombes d’eau.

Pour éviter la maudite côte au retour, je descends en voiture jusqu’au parking à l’entrée du camping. Je sors le vélo, patatras, pneu arrière à plat. Et c’est parti pour un changement de chambre à air de bon matin. Je changerai le pneu demain car il est déjà usé et entaillé par endroits. Ce n’est que ma deuxième crevaison depuis le départ 🙂

Au menu du jour, le circuit 17 intitulé « La forêt de Mercoire ». Il est orienté dans le sens Nord-Sud, donc j’aurai le vent de face à l’aller et dans le dos au retour.

Avec tout ça, je démarre ma balade vers 8h45, direction Langogne. Je traverse la ville et j’emprunte la route des Choisinets. J’ai droit à 3 bosses successives dans les 7-8% avant d’atteindre le croisement vers St Flour-de-Mercoire. Une statue de Sainte Germaine marque l’intersection. Les sensations ne sont pas terribles, c’est le début, ça devrait aller mieux après. Une descente sur un super revêtement tout neuf à l’ombre des arbres vient soulager mes jambes et un beau sourire vient détendre mes muscles. Ce ne sera que de courte durée. Le revêtement se transforme brutalement en béton dans une section bien pentue. Les mains sur les freins, je descends tout doucement pour limiter les secousses. Passé un petit pont enjambant Le Langouyrou, la route redevient normale et se redresse brutalement. Le temps de remonter tous les pignons de la cassette, je suis stoppé net par une pente de plus de 11%. Le cardio tourne à 130 pulses. Je reprends mon souffle et je pousse le vélo jusqu’au lacet. J’espère que la pente sera moins forte après. J’enfourche le vélo, donne quelques coups de pédales et je m’arrête. Ça ne faiblit pas. Je commence à pester. Nouvelle tentative, je quiche comme un damné et j’abandonne alors que le GPS annonce 15%. J’ai failli me pisser dessus tellement j’ai forcé. Je finis à pied jusqu’au village de St-Flour-de-Mercoire. Je suis parti depuis une heure, j’ai fait 15 km, début de merde. Le vent a forci et s’accompagne à présent de fortes bourrasques. Heureusement que la suite est une douce montée à 3-4%. Je peux enfin profiter du paysage et chasser ma mauvaise humeur.


Des forêts à perte de vue

Deux cyclistes me dépassent pendant une pause pipi, je les retrouve au village de Cheylard l’Evêque. La sortie du village est plus soutenue pendant 2 km, puis je retrouve cette douce pente à 3-4%. Avec le vent, je ne vais pas très vite et je me sens pas en grande forme. 7 km plus tard, j’atteins le point le plus élevé du parcours. La photo parle d’elle même 🙂


Il n’y a plus qu’à descendre.

Ça descend bien et face au vent. Je suis obligé de pédaler sans cesse, pas moyen de se reposer dans la descente. Les bourrasques de vent me chahutent, je reste concentré les mains en bas du cintre. A Chasserades, la route s’élève à nouveau pendant 2 km à 5-6%, puis prend la direction du Nord, j’ai enfin le vent dans le dos ! Encore 40 km à faire. Arrivé à La Bastide-Puylaurent, je passe sur une grosse départementale, plus large et plus fréquentée. Ça descend toujours jusqu’au Luc, point de départ de la dernière difficulté, 5 km de montée irrégulière, dont les 3 premiers à 5-7%.


Un joli lacet

Un peu avant le Luc, j’ai pris un gel énergétique et je commence à en ressentir les effets. Il est déjà 13h, le soleil est bien chaud et j’ai hâte de rejoindre Langogne, même si mes jambes me font moins mal et que la patate revient.


Paysage sur les plateaux

J’emmène le gros plateau, toujours vent dans le dos, et je me mets même en danseuse pour franchir les petites bosses. J’arrive finalement devant la statue de Sainte Germaine, j’ai bouclé le parcours, il me reste plus qu’à rentrer sur Langogne.


Sainte Germaine

A Langogne, il faut encore monter jusqu’au camping où j’arrive bien fatigué sur le parking. Le vent souffle très fort et la tente ploie sous les rafales. Il est 14h30, trop tard pour un vrai repas qui ne rentrerait pas de toute façon. Boire, prendre des protéines, du sucre, se laver, faire les étirements, laver le linge. Et enfin quitter ce bruit assourdissant pour un troquet d’où j’écris ces lignes. Demain, repos.

Stats du jour : 79 km, 1254 m D+

6 réflexions sur « La forêt de Mercoire »

  1. Pas simple cette étape ! Le vent est vraiment un des plus grands ennemis du cycliste et en plus tu démarres avec une pente « impossible »… On va dire que c’était un brouillon et que des jours meilleurs viendront !

    • Je raconte les moments difficiles mais j’ai pris du plaisir 😉
      Ce sont les aléas du voyage, j’avais le choix entre la canicule et le vent/pluie. Le vent a soufflé toute la nuit, impossible de dormir. Ça devrait aller mieux mercredi et jeudi, j’ai prévu de longues sorties 🙂

  2. Quelle galere …. quelle bravoure !!!

    Dire que j hesite a m acheter une velo electrique pour faire les quelques kms qui me separent du boulot … j ai honte

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